Métabolisme anaérobie lactique
Le processus biochimique de production d'énergie de la source anaérobie lactique consiste à dégrader les réserves de glycogène musculaire, en l'absence d'oxygène, dans le cytoplasme cellulaire (en dehors des mitochondries). Il produit de l'acide lactique sous forme d'ion H+ et de lactate. Ce n'est pas directement le lactate mais l'ion H+ qui est responsable de la perte d'efficacité des éléments contractiles du muscle.
Ce processus n'arrive jamais à utiliser la totalité des réserves de glycogène, son fonctionnement est arrêté lorsque l'acidose devient trop élevée. Pour améliorer ce fonctionnement, il faut augmenter la capacité musculaire à supporter une forte acidose, et rendre plus efficace le recyclage du lactate.
La source aérobie joue un rôle important dans ce processus car plus la puissance aérobie est élevée, plus le lactate croît lentement. Elle permet aussi le recyclage du lactate.
Pour favoriser l'élimination du lactate après l'effort, il est préférable de poursuivre un effort modéré (récupération active) plutôt que d'arrêter totalement l'effort (récupération passive). Le temps de récupération est alors quatre fois moins important.
Attention !
Le lactate n'est ni un poison, ni un déchet. C'est un produit intermédiaire, riche en énergie, utilisé par le coeur et les muscles peu sollicités (régénération d'ATP) et le foie (régénération de glycogène).
La lactatémie est la concentration du lactate dans le sang et non dans le muscle. Elle est souvent utilisée pour mesurer un effort, mais n'est qu'une représentation indirecte et très incomplète de l'acidose musculaire. Son utilisation est délicate car son maximum n'est obtenu que dans un délai variable après l'arrêt de l'effort (5 à 10 min). Elle n'a d'intérêt que pour suivre l'impact de l'entraînement d'un même sportif dans une même épreuve.
Par ailleurs, la notion de "seuil anaérobie", définie dans les laboratoires par une lactatémie de 4 mmol/l, n'a aucun sens biologique ou expérimental. Elle est souvent employée abusivement pour définir une hypothétique limite entre le métabolisme anaérobie et le métabolisme aérobie correspondant à l'acidose musculaire maximum.